Aux femmesIl n’est sottises pour vous plaireQu’on ne fit chez nos bon aïeux,Et qu’aujourd’hui pour vos beaux yeuxOn ne fait tout prêt à refaire.Par vos rigueurs ou par vos trahisons,J’ai vu l’un s’en aller, la tête la première.Finit sa peine eu fond de la rivière ;Un autre la traîner aux petites maisons.Vous disposez de la balanceEntre les mains du magistrat ;Pour vous le héros de la FranceTrahit un jour le secret de l’état.Crésus regorgeait de richesse ;Il rencontre Thémire au bal :Crésus pressé par la détresse,Va du boudait à l’hôpital.Oubliant le peu de génie,Que nature m’avait donné,Moi, j’ai perdu les trois quarts de ma vie,A soupirer aux genoux de Phryné.De vos talents, de votre sortilège,Mesdames, félicitez-vous :Eh ! l’admirable privilège,Que celui de nous rendre fous !Biv L’hymen et l’amourUn jour l’amour faisant voyage,(Ce dieu fripon est grand conteur)Il rencontra sur son passageL’hymen pleurant de tout son cœur.Le voir pleurer est ordinaires ;Cupidon en fut peu touché ;Ces dieux, dit-on, ne s’aiment guerres :Hélas ! pour nous, j’en fus fâché.Mais toutes fois ils s’approchèrent :Bon jour l’Hymen, bon jour l’amour ;Et l’un et l’autre ils s’embrassèrent,Ainsi que sont de gens de cour.Je fuis, dis : L’hymen au teint blême ;Bien las de ma divinité !J’aime mieux être un dieu qu’on aime ;Que d’être un dieu tant respecté.A ma chapelle tant vantée,Petits et grands tournent le dos ;et sa fougère est plus fêtéeque tous mes grands lits nuptiaux.Que ce jour nous réconcilie !Prend-moi pour suivant, si tu veux ;C’est moi qui tiendrai la bougie ;C’est toi qui ferreras les nœuds,L’hymen fût tant prêcher et dire,Qu’à ses raisons l’amour se rend ;L’amour est facile à séduire :C’est en quoi ce dieu me plaît tant.Mais comme l’amour ne voit goûtIl fut arrêté sans retour,Que le dieu L’hymen, dans la route,Servirait de guise à l’amour.Les voilà coureurs d’aventures,Et cherchant par monts et par vaux,un couple en qui mère naturen’ait voulu mettre (1)nuls défauts.Même il fallait qu’à nos deux frèreLe couple plut également ;Sans quoi nul marché, point d’affaires :C’était la clause de ferment.Bien des pays ils parcourent,Sans trouver ce trésor de prix ;Las et recrus (2), ils résolurentDe retourner à leur logis.Arrive un couple, il leur présenteveillent mœurs et jeunes attraits ;C’était Aglaïde et Timante :Ah ! dit l’amour, faisons la paix.Par M. de S. Peravi (1)N’ait voulu mettre. Expression gênée(2) Recrus. Vieux terme dont se sert la fontaine, pour lire fatigué, harassé.Le sujet de ces stances ; avait d’abord usé : on n’en doit être que plus surpris du parti que l’auteur en à
tiré, et les nouvelles grâces qu’il a fût y répandre. L’enfant sur une tableFableUn enfant s’admirait placé sur une tale ;Je suis grand, disait-il. Quelqu’un lui répondit :Descendez, vous serez petit.Quel est l’enfant de cette table ?Le riche qui s’enorgueillit.Par M. BarbeCette fable est étonnante par sa simplicité du style.