Né en 1860, Comme chansonnier, il convient de le diviser, il y a en effet deux hommes en lui :
Le chansonnier genre café-concert; le chansonnier des enfants, des gosses, qu'il adore, qui l'émeuvent sans cesse et pour lesquels il professe un culte véritable. Le nombre de ses chansons n'est peut-être pas considérable, mais toutes sont très soignées et c'est ce qui explique le succès qu'elles obtiennent.
Oh ! mignonnes petites mains
Aux clairs si blancs et si doux
Aussi soyeuses que des mousses,
Aussi fraîches que des jasmins.
Vous fleurez bon comme des roses
Comme des rosses en boutons,
Oh ! petits pieds, petits petons
Avec de petits ongles roses.
Petit amas de blonde chair
Où rient de vivantes fossettes,
Où les mamans font des cueillettes
De bons baisers qui sonnent clairs.
Le sang joli court dans les veines
Sous le tissu frêle et léger,
Blanc comme la fleur d’oranger
Et pourpre comme des verveines
Les ongles sont menus, menus
Et pareils à des coquillages
Que l'on rencontre sur les plages,
Petites mains, petits pieds nus.
Petits petons que la main touche,
Qu'elle croit être un bon gâteau
Et qu'elle désire au plus tôt
Faire aussi goûter à la bouche.
Oh ! les petits doigts satinés !
Gros pouce dodu que l'on tette ;
Index bien gentil qu'en cachette
On met tout entier dans le nez.
Vous jouez aux marionnettes,
Marionnettes qui font, font
Trois petits tours et puis s'en vont
Tout en esquissant des risettes.
Oh! petits petons trébuchants
Faisant des essais redoutables
Près des chaises et près des tables,
Grands essai pleins de heurts touchants.
Hélas! la vie a ses blessures
Petits petons, petites mains,
Le bonheur a ses lendemains
Notre chair aura ses gerçures.
Petites mains ou pieds mignons
Peut-être, outils de la machine
Ou du travail qui vous échine,
Serez-vous d'informes moignons.
Mon Dieu ! quels cris, quel orage !
Et cela pour rien.
Bons Grecs, voyons, du courage,
Entendons-nous bien.
Quel tracas vous environne !
Vous cherchez un roi ?
Moi, je cherche une couronne :
Bons Grecs, prenez-moi.
Notre Béarnais fit mettre
Une poule au pot.
J'en mettrai deux, en bon maître,
Sans parler d'impôt.
Je serai grand, équitable,.
Et souvent, ma foi !
Je ferai mon somme à table...
Bons Grecs, prenez-moi.
Je sais qu'il court sur mon Compte
Des faits hasardeux.
L'on dit que chez duc ou comte
Je bois comme deux.
Pour vous devrai-je en rabattre
Si, d'après ma loi,
Vous mangerez comme quatre ?
Bons Grecs, prenez-moi.
Loin de songer à vous nuire
Bon peuple, tenez,
Je me laisserai conduire
Par le bout du nez.
Enfin, si j'ose prétendre
Au titre de roi,
C'est... qu'un autre peut le prendre.
Bons Grecs, prenez-moi.
D’attrait ravissant pourvu,
Seule elle réunit tout :
Ses appas charment la vue,
Et chacun vante son goût.
Sa peau, velouté et fraîche,
Joint toujours la rose au lis :
Ce pourrait être Phillys,
Si ce n'était une pèche.