Les gueux, les gueux,
sont les gens heureux ;
ils s' aiment entre eux.
Vivent les gueux !
Des gueux chantons la louange.
Que de gueux hommes de bien !
Il faut qu'enfin l'esprit venge
l'honnête homme qui n' a rien.
Les gueux, les gueux,
sont les gens heureux ;
ils s'aiment entre eux.
Vivent les gueux !
Oui, le bonheur est facile
au sein de la pauvreté :
j' en atteste l'évangile ;
j' en atteste ma gaîté.
Les gueux, les gueux,
sont les gens heureux ;
ils s'aiment entre eux.
Vivent les gueux !
Au Parnasse la misère
longtemps a régné, dit-on.
Quels biens possédait Homère ?
Une besace, un bâton.
Les gueux, les gueux,
sont les gens heureux ;
ils s'aiment entre eux.
Vivent les gueux !
Vous qu' afflige la détresse,
croyez que plus d'un héros,
dans le soulier qui le blesse,
peut regretter ses sabots.
Les gueux, les gueux,
sont les gens heureux ;
ils s' aiment entre eux.
Vivent les gueux !
Du faste qui vous étonne
l'exil punit plus d' un grand ;
Diogène, dans sa tonne,
brave en paix un conquérant.
Les gueux, les gueux,
sont les gens heureux ;
ils s'aiment entre eux.
Vivent les gueux !
D' un palais l'éclat vous frappe,
mais l'ennui vient y gémir.
On peut bien manger sans nappe ;
sur la paille on peut dormir.
Les gueux, les gueux,
sont les gens heureux ;
ils s' aiment entre eux.
Vivent les gueux !
Quel dieu se plaît et s'agite
sur ce grabat qu' il fleurit ?
C' est l' amour qui rend visite
à la pauvreté qui rit.
Les gueux, les gueux,
sont les gens heureux ;
ils s' aiment entre eux.
Vivent les gueux !
L'amitié que l'on regrette
n'a point quitté nos climats ;
elle trinque à la guinguette,
assise entre deux soldats.
Les gueux, les gueux,
sont les gens heureux ;
ils s' aiment entre eux.
Vivent les gueux !
(Avait accompagné Philippe-Auguste en France à son retour de la terre sainte; il est compris parmi les poètes du douzième et du treizième siècle ; il nous reste de lui douze chansons.)
L'Autrier un jour après la Saint Denise
Fui à Bethune ù j'ai esté souvent :
Là me souvient de gent de male guise
Qui m'ont mis sus mençonge à escient,
Que j'ai chanté des dames laidement.
Maiz ils n'ont pas ma chançon bien aprise ;
Je n'en chantai que d'une seulement,
Qui bien forfist que venjance en fut prise.
Si n'est pas drois que on me deconfise,
Si vous dirai bien par raison comment,
Quar se on fait d'un fort larron justise ,
Doit-il desplaire as loiaus de noient ?
Nennil par Dieu qui raison i entent.
Maiz la raisons est si arriere mise
Que ce c'on doit blasmer loent la gent,
Si loent ce que nus autres ne prise.
A la meilleur du royaume de France,
Voire del mont, ai mon cuer atourné;
Et non pourquant paour ai et doutance
Que sa valour ne me tieigne en vuité,
Quant trop redout orgueilleuse biauté;
Or mi doint Dex trover vraie espérance
Qu'en tout le mont n'a orgueill. ne fierté
Qu'amours ne puist plaissier par sa puissance.
I
Sous les caresses maternelles
Nous grandissons dans un doux nid
Impatients d’avoir des ailes
Pour voltiger dans l’infini…
Les méchants ingrats que nous sommes
Semeurs de terribles tourments
A peine sommes-nous des hommes (bis)
Nous faisons souffrir les mamans ! (bis)
II
Joyeux bambins, chers petits anges
Changés vite en petits démons,
Gazouillez comme des mésanges
Vos gais propos nous les aimons…
Mais comme nous faisions naguère,
Quand défilent nos régiments
Ne parlez jamais de la guerre (bis)
Car ça fait trembler les mamans ! (bis)
III
Lorsque vous serez dans la vie
Livrés ! vous-mêmes un jour
Sans défaillance et sans envie
Luttez pour vivre à votre tour…
Et si le son met en déroute
Les fiers espoirs de vos romans
Ne quittez pas la droite route (bis)
Car ça fait pleurer les mamans ! (bis)
IV
Puis redoublez de gentillesse
Lorsque leurs cheveux seront blancs
Pour mieux égayer leur vieillesse
Redevenez petits enfants ;
Entourez-les de vos tendresses
Soyez câlins, soyez aimants
Ne ménagez pas vos caresses... (bis)
Ça fait tant plaisir aux mamans ! (bis)