L'assiette au beurre N°45 8 février 1902
collection privée
L'article de Paris par Minartz
Pour cet article de Paris
Tous les repus, tous les pourris
de race blanches, noire ou jaune,
Les rois en rupture de trône,
Les nababs endiamantés,
Les marchands de lard patentés,
les trafiquants de bois d'ébènes,
Voulant profiter de l'aubaine,
Sont venus de ruer chez nous...
Hurrah ! les gas! amusez-vous,
L'article est de forme tentante ;
Il offre sa chair éclatante
A l'appétit de vos gros sous.
Allez-y !... Mais, gare aux dessous !
Brieux (1) vous a montré la plaie;
On paie cher la chair qu'on paie.
Brieux (1)
Eugène Brieux (1858-1932)
est un auteur dramatique, journaliste et voyageur français.
Il est élu à l’Académie française le 18 mars 1909, au fauteuil 22, succédant à Ludovic Halévy.
Eugène Brieux mit en scène en comédie les petites gens, socialement défavorisées, de France.
(cliquez sur le titre)
Rayon du palais de glace.
De celle-ci de celle-là,
Poupée en loutre ou chinchilla,
Va s'amouracher la rasta,
Reluquant la cambrure ingambe,
Qui va se perdre en des satins,
Le conduit à des buts certains
Car c'est le palais des patins.
Rayon des cirques.
Article pour hommes de sports.
Messieurs, modérez vos transports ;
Ce n'est pas pour qu'on coupe
Sur des effets de croupe
Qu'elle fait mettre devant vous
Son pur sang à genoux ;
C'est pour que chacun sache
Que le miché qui crache
Doit obéir à la cravache.
Rayon du moulin-rouge.
Article pour fêtes à deux...
Dire que les gommeux
S'imaginent, les malheureux,
Qu'on ne peut pas se passer d'eux !
Rayon des beuglants.
Le directeur, glabre Shylock,
Racole, avec la chair en toc
D'un tas de grues
A demie-nue.
Les plastrons dont les yeux falots
Fouillent les recoins des maillots
Où se niche l(esprit des bacleurs des revues...
La cuisse et le téton remplacent les bons mots.
Rayon des acacias
Pendant qu'elle se carre au fond de sa calèche,
Avec son chien rasé du cul,
Le casqueur vaniteux qui paie la pimbêche
Laisse probablement sa femme dans la dèche ;
Mais il peut être convaincu
Que toutes deux le font cocu.